Sélectionner une page

Nous sommes arrivés, avec nos chers Lecteurs, donc à la conclusion de l’analyse de la série télévisée Les 17 moments du printemps. Comme vous avez pu constater, elle était très longue et détaillée mais cette histoire mérite d’être analysée de différents points de vue.

Comme nous avons déjà indiqué dans l’introduction, nous avons analysé l’histoire de ce film et non pas le contexte historique ou les personnages historiques présentés dans la série.

Extrait du film de Tatiana Lioznova Les 17 moments du printemps – Le procès de Nuremberg

Plusieurs articles sur internet reprochent à la série de ne pas être fidèle à l’Histoire, et ils consacrent plusieurs paragraphes aux précisions historiques. Il y en a quelques-uns qui estiment que l’infiltration d’un agent soviétique aurait été impossible à ce niveau puisque le SS a vérifié les ascendants de chacun de ses membres jusqu’à 200 ans. Nous trouvons peut-être la réponse à ce problème dans un autre film soviétique, dans le Loin de la Patrie (Вдали от Родины), sorti en 1960, dont le titre en hongrois était Ordasok között, c’est-à-dire, Parmi des loups. On dit également qu’il n’était jamais question de laisser Himmler au pouvoir pour maintenir l’ordre en Allemagne et il n’était jamais question que les alliés occidentaux tournent contre la Russie et on dit que Wolff et Dulles n’ont parlé que de la capitulation du Wehrmacht et non pas d’une coalition contre la Russie.

Nous considérons que seules les personnes présentes aux négociations pourraient dire de quoi ils parlaient exactement, et n’oublions pas que l’auteur du roman dont la sérié a été réalisée, Julian Semonov était le seul journaliste qui a pu intervieuwer le général Wolff. En ce qui concerne le maintient de Himmler au pouvoir, une théorie très semblable à cela a été utilisée en Espagne quand les puissances ont décider de garder Franco à la tête du pays pour maintenir l’ordre. Et pour savoir si l’intention de continuer la guerre contre la Russie existait au sein des alliés il suffit de regarder le film intitulé Patton qui retrace les dernières années de ce général américain.

Quoi qu’il en soit, Allen Dulles était chef de station de l’OSS (Office of Strategic Services) à Berne pendant la guerre et peut-être c’est à cause de son séjour en Europe qu’il se sentait concerné quand il s’agissait de construire l’avenir de l’Europe parce que selon Wikipédia « après la Seconde Guerre mondiale, il fonde en 1948 avec William J. Donovan, le Comité américain pour une Europe unie, un organisme qui fait transiter des fonds privés et gouvernementaux américains vers l’Europe, afin de soutenir financièrement des organismes pro-européen, comme le Mouvement européen. Il appuie la formation de Fraternité mondiale en Europe, alors qu’il entre à la CIA. Il en devient le directeur en 1953. Pendant cette période il fonde Radio Free Europe, dont le but est de combattre le communisme en diffusant des idées et des informations inaccessibles aux habitants du bloc de l’Est. »

L’auteur a continué l’histoire de Stierlitz, il a repris le fil de l’histoire par la dernière scène du film où Stierlitz avant de retourner à Berlin s’installe dans l’herbe pour réfléchir ou plutôt pour ne pas penser à rien. L’auteur a ajouté de nombreux personnages historiques et fictifs, parmi les historiques on trouve Adolf Heusinger, Reinhard Gehlen et Heinz Guderian qui occuperont plus tard d’importants postes en Allemagne de l’Ouest au sein de l’OTAN, à la tête des services de renseignements ouest-allemands ou comme conseiller pour la Bundeswehr.

N’oublions pas que l’Histoire avec majuscule se base sur les événements qui sont générés par les différentes actes des personnes qu’elles deviennent plus tard des personnages historiques ou qu’elles restent dans l’anonymat. Pensons par exemple au personnage fictif du pasteur Schlag, l’avenir de l’Europe dépendait de la capacité du pasteur à pouvoir passer la frontière en ski ou pas ? Est-ce que l’avenir du monde peut dépendre des actes d’un seul homme ? En tout cas chaque personne doit prendre ses responsabilités, personne ne devrait pas se perdre dans la foule dans l’espérance de s’échapper de ses responsabilités historiques grâce à l’anonymat.

Notre série d’articles prend fin, nous espérons que vous avez apprécié la série télévisée Les 17 moments du printemps et également notre analyse. Nous ne cachons pas que nous aimons cette série, nous ne savons pas dire combien de fois nous l’avons vue mais nous pouvons dire pourquoi nous l’aimons tant. Pour commencer c’est le travail artistique que nous apprécions, nous avons consacré un chapitre entier à ce sujet, les acteurs sont si crédibles que nous sommes parfois étonnées quand nous voyons des films originaux sur Himmler, sur Bormann ou sur Schellenberg, ils ne sont pas si crédibles comme l’étaient les acteurs. Après, c’est la représentation de l’homme dans l’Histoire, les différents destins des personnages. Nous avons déjà mentionné le pasteur Schlag et son rôle dans l’avenir de l’Europe mais il ne faut pas oublier le professeur Pleischner dont l’histoire est très particulière : l’homme qui prend les responsabilités d’un autre homme pour agir à sa place et il en périt. Ou l’histoire de Katia, l’unique femme parmi les agents, c’est difficile à établir si c’est Stierlitz qui sauve Katia ou c’est Katia qui sauve Stierlitz quand elle lui téléphone, comment Stierlitz aurait pu se débarrasser de Müller sans Katia et partir en Suisse ? Et pour finir c’est l’atmosphère du film qui nous plaît beaucoup, l’atmosphère de l’histoire des hommes qui travaillent dans l’une des époques les plus sombres de l’humanité et ils n’agissent pas pour leur bien, ils agissent pour le bien de l’humanité pour que l’humanité ait un avenir. De ce point de vue ce film est égal au film français La bataille du rail ou au film hongrois Abigél.

C’est si bon de voir les hommes travailler pour la paix, surtout s’ils ont bien déterminé qui a troublé la paix, où est la véritable origine du mal. Le pasteur Schlag cherchait l’ange déchu dans chaque homme, nous cherchons plutôt quelle est la cause de ce que les hommes prennent des décisions différentes ce qui engendrent plus tard des désaccords, des oppositions, et qui finissent par provoquer une guerre.