Sélectionner une page

IV. L’opérateur, Piotr Kataev (Пётр Катаев)

Piotr Kataev

Comme nous avons vu auparavant, c’est au réalisateur de déterminer les prises de vues, l’angle des prises de vues, le mouvement de caméra, le zoom, etc. mais l’opérateur a pour mission de superviser la qualité de l’image et des prises de vues sur le tournage.

Dans les douze épisodes de la série nous voyons des cadres magnifiquement composés et des prises de vues qui montrent les lieux de tournage très avantageusement s’il s’agit d’un milieu naturel ou d’un milieu artificiel, bâti dans le studio.

Ce n’était pas la première fois que Piotr Kataev a travaillé avec Tatiana Lioznova, c’était leur quatrième collaboration. Toute la série a été tournée en noir et blanc pour mieux préserver l’atmosphère de l’époque historique ce qui implique que durant le tournage il aurait fallu faire très attention aux lumières et aux couleurs, même si cela paraît un peu contradictoire. Il faut savoir interpréter les couleurs en noir et blanc pour qu’elles se distinguent sur l’écran.

Même si l’image est très réussite et elle est si naturelle que nous avons l’impression d’être en face des personnages en train de contempler leur vie, nous ne pouvons pas ignorer quelques erreurs. La première est dû au caméra qu’ils ont utilisé pour le tournage. Le caméra ne pouvait pas faire deux choses à la fois, zoomer et modifier l’angle de la prise de vue, le résultat c’est que l’on zoome d’abord sur le tronc ou le ventre du personnage et plus tard le caméra se positionne sur son visage. Cela gâche un peu la magie.

Voici quelques images de ce mouvement :

Le mouvement de caméra erroné dans Les 17 moments du printemps

L’autre problème est l’éclairage. Il faut toujours faire attention quand il y a plusieurs personnages dans le cadre, il faut les éclairer différemment. On peut constater dans les films que c’est le personnage principal qui est mis en valeur et les autres restent parfois dans l’ombre, dans ce film ce phénomène est fort heureusement moins présent, mais il y a d’autre problème avec l’éclairage. Le fait que le film a été tourné en noir et blanc demande un style d’éclairage différent, il aurait fallu éclairer les personnage un par un et faire attention aux couleurs et surtout aux valeurs des décors qui sont en arrière plan. Par exemple sur cette image on n’arrive pas à distinguer les cheveux d’Erwin de l’armoire qui est derrière lui.

Image du film de Tatiana Lioznova, Les 17 moments du printemps – Stierlitz et Erwin

Le troisième problème qu’il aurait fallu remédié est le problème de la distance focale. Lors de la scène où Müller fait une conversation avec Eismann on peut constater que le caméra était mal focalisé. Müller va et vient dans son bureau pendant que Eismann reste assis sur la chaise, dans un moment donné Müller s’installe sur la chaise qui est à côté d’Eismann et le caméra reste focalisé sur Eismann, Müller est un peu flou. Le même problème apparaît quand Stierlitz mène l’interrogatoire du pasteur, il va et vient et quand il s’assoit auprès du pasteur, son visage est presque invisible à tel point il est flou.

Image de la série de Tatiana Lioznova Les 17 moments du printemps – Eismann et Müller

Image du film de Tatiana Lioznova Les 17 moments du printemps – Stierlitz et le pasteur Schlag

Nous ne savons pas quelle était la cause de ces problèmes surtout parce que Piotr Kataev était un opérateur talentueux, quoi qu’il en soit cela gâche l’atmosphère et la qualité du film.

Après Les 17 moments du printemps ils ont fait encore trois films ensemble, en couleurs tous les trois où aucun de ces problèmes n’apparaît pas.