4. Conclusion
Il s’agit de deux films d’action qui durent environ presque 4 heures et demie en totalité. Ce temps est en grande partie consacré à des scènes d’action qui sont parfois sans but et sans explication. Une scène d’action devrait faire partie de l’histoire mais les auteurs ont imaginé, chorégraphié, tourné ces scènes sans se soucier de leur message.
Prenons un exemple : les spectateurs doivent regarder la scène de massacre dans l’église pendant 3 minutes et 15 secondes tandis que Merlin n’a que 9 secondes pour nous expliquer son plan pour sauver l’humanité. 9 secondes ! Et de ce point de vue le deuxième épisode est pareil, il commence par une scène de combat de plusieurs minutes et il offre plusieurs scènes très chorégraphiées dont le message est malheureusement complètement raté.
Nous avons déjà analysé le dernier combat, comment Harry et Eggsy vainquent Whiskey. Nous avons déjà expliqué pourquoi c’était non seulement une fausse bonne idée mais une erreur colossale de mettre Whiskey dans le hachoir. C’est la méthode de Poppy, et en adaptant sa méthode elle va vivre même après sa mort. Il ne suffit pas d’éliminer le méchant, il faut rejeter ses méthodes, ses pensées, tout ce qu’il représente. Et ce sont les agents Kingsman qui adaptent sa méthode ?
Voilà par où mène si les auteurs ne réfléchissent pas et ils ne laissent pas réfléchir leurs personnages. Ils adaptent les méthodes des méchants, leurs adversaires et ils deviennent les suivants de ceux qu’ils auraient dû vaincre. La méchanceté reste mais à présent ce seront les bons qui vont la représenter. Génial. 4 heures et demie pour ça.
Il faudrait réfléchir avant de commencer le tournage, parce qu’une fois le film tourné il n’y a pas la possibilité de changer, de corriger. Et c’est quand même dommage de laisser passer l’opportunité de faire un film d’espionnage qui met en scène le mode de pensée des mégalomanes et met en scène également les gens qui les combattent, qui les vainquent et qui contrent la menace qui pèse sur l’humanité. Mais définitivement, si c’est possible, l’essentiel est là. Définitivement. Pas comme les produits désinfectants qui éliminent les 99,9% des bactéries et ils en laissent un ou deux pour qu’elles survivent. Elles vont effectivement survivre et elles vont se multiplier tranquillement et il faut tout recommencer à zéro.
Pourquoi ne pas écouter votre propre personnage ? « J’adore un bon film avec une intrigue compliquée et théâtrale. » La mise en scène était théâtrale, l’intrigue n’était pas du tout compliquée (les personnages n’avaient même pas le temps de découvrir les piste pour comprendre l’intrigue) et le dénouement a tout renvoyé à la case de départ.
Nous espérons que la continuation apportera plus de sagesse, une intrigue mieux construite avec une enquête mieux orchestrée. Et les scènes de combats serviront l’histoire et non pas l’histoire servirait à pouvoir tourner les scènes de combats. C’est pourquoi ce serait indispensable d’avoir des caractères qui sont capables de réfléchir, d’analyser les situations, et évaluer les conséquences de leurs décisions.
C’est pourquoi on aurait aimé voir un Harry dont la personnalité est capable d’évoluer malgré ses éventuels défauts mais reste toujours sensé, le fait de perdre la mémoire ne provoque pas un changement de caractère et de comportement. On aurait aimé voir un Harry qui, au lieu de devenir sa propre caricature, retrouve l’essentiel de sa personnalité. Le potentiel qu’il n’a pas osé connaître, avec lequel il n’a pas osé travailler dans sa jeunesse mais aujourd’hui avec ses compétences requises et avec ses expériences vécues il est prêt à libérer son véritable potentiel. Et par ce processus Harry retrouve l’équilibre entre celui qui voulait devenir dans sa jeunesse et celui qui est devenu grâce à Kingsman. En restant lui-même, ne perdant pas ses manières, parce que « C’est à ses manières qu’on juge un homme. »

Merci pour votre attention, chères lectrices, chers lecteurs et nous souhaitons aux auteurs bonne continuation… et de la sagesse pour vaincre définitivement les mégalomanes, les psychopathes et tous ceux qui souhaitent décider sur le sort de l’humanité et considèrent l’homme comme un virus à éliminer.